Dying For Sex
Kim Rosenstock & Elizabeth Meriwether
04 Avr 2025
Sexe et Art
Dying for Sex est une mini-série états-unienne en 8 épisodes. La série est une adaptation du podcast du même nom de Nikki Boyer, interviewant sa meilleure amie Molly Kochan, qui est décédée en 2019 à l’âge de 42 ans des suites d’un cancer. Cette dernière, apprenant que le cancer du sein qui s’est déclaré deux ans auparavant s’est métastasé, décide de quitter son mari, et choisit sa meilleure amie pour l’accompagner dans sa vie et décide d’explorer par elle-même ses désirs sexuels.

Grand coup de cœur. C’est une série à la fois touchante, très drôle et profonde. Le premier tour de force de l’histoire de Molly et Nikki est le choix de Molly de quitter son mari et de choisir sa meilleure amie comme compagne dans la dernière partie de sa vie. C’est une histoire qui donne à voir l’importance de la sororité et l’amitié. On le ressent d’autant plus dans le podcast « Dying for sex », qui a inspiré la série. D’autant plus qu’elles ont toutes les deux beaucoup d’humour, dans des situations où l’on attend plus de la tristesse que des punchlines à mourir de rire.
Quand Molly commence à explorer sa sexualité, j’adore le focus sur la masturbation comme début, la façon dont sa meilleure amie la soutient et l’encourage, puis le tournant kink et BDSM que prend l’histoire. J’aime la voir découvrir de façon impromptue le plaisir qu’elle prend à ordonner, humilier et contrôler dans une dynamique de jeux sexuels, comment on la découvre en train de kiffer sans que la pénétration vaginale soit sur la table, comment elle organise des séances sexuels avec des inconnus sur des kinks divers et variés, comment elle cherche ce qui lui plaît, l’humour n’étant jamais loin.
On y voit à la fois le sexe désacralisé intégré à nos vies et comme chemin vers soi et vers l’autre.
Le dernier épisode lié à la sexualité met en scène l’edging (une pratique sexuelle qui consiste à amener son ou sa partenaire au bord de l’orgasme) avec jeu, humour et intelligence.
La série traite aussi des conséquences de l’abus sexuel dont elle a été victime enfant dans la sphère intime et montre une partie du chemin qu’elle a fait pour ne plus être autant empêchée de vivre ce qu’elle avait envie de vivre.
Et les réalisatrices ont fait appel à l’expertise d’Emily Nagoski sur différents aspects de la sexualité et elles ont donc intégré quelques unes de ses conclusions scientifiques et féministes sur le désir et sur l’expérience d’une survivante d’abus sexuels.
Iris